J'ai longtemps souffert de mon hyper-sensibilité et de mon empathie. Les profs me qualifiaient de "trop sensibles", "trop à fleur de peau", "doit se faire une carapace, "susceptible", "trop rêveuse", "trop émotive". Bref j'étais toujours trop ou pas assez selon les standards de la personne qui me jugeait. Me sentant inadaptée dans la plupart des contextes, je me suis en grandissant renfermée sur moi-même, me coupant de cette humanité à la puissance exponentielle. Les émotions refoulées de mes traumatismes d'enfance couplées avec cette capacité à ressentir dans les tripes la joie et la souffrance du monde étaient trop, surtout pour moi. Alors j'ai pendant des années adopté le comportement que je pensais qu'on attendait de moi: tu ne te poses pas de questions, tu fonces, tu mets de côtés tes émotions et ton ressenti, tu réussi dans ton métier à tout prix, tu vis une vie normale avec petit ami, maison, tu ne dis pas ce que tu penses quand ça dérange, tu fais plaisir au gens pour être aimée et surtout tu ne montres pas ta colère, ta tristesse ou ta joie parce que c'est embarrassant pour tout le monde... Liste non-exhaustive des critères d'une personne respectable et fonctionnelle selon notre société. Puis un jour, étant arrivée au summum du succès que je pouvais atteindre en vivant derrière des masques, j'ai tout foutu en l'air (je vous raconterai à l'occasion) et j'ai entamé le chemin du retour vers moi, un long déconditionnement qui en vaut bien la peine des pertes des faux-moi qu'il engendre.
L'hypersensiblité est avant une capacité à ressentir et à interpréter des énergies subtiles. C'est une finesse de perception qui permet de détecter la substance émotionnelle et certaines informations psychiques, dans le tissu verbal et non-verbal des lieux, des relations, des personnes, de la nature, des animaux. C'est un réel super pouvoir qui demande un travail sur soi pour le conscientiser et la mise en place d'une écologie particulière pour l'entretenir et en développer le potentiel. Chaque hypersensible est différent mais il existe des points communs:
L'hyperesthésie: l'ouverture des sens qui sont aiguisés et qui captent plus d'informations que la moyenne des personnes (visuel, auditif, kinesthésique, odorat, goût). D'où la gêne causée par l'excès de bruit, de lumière abrasive, de parfums synthétiques, de foules, d'étiquettes qui démangent etc.
L'hypnose peut aider à nettoyer les émotions enfouies associées à certains traumas de vie qui empirent la réactivité. Quand la réactivité émotionnelle baisse, la gêne baisse également. L'hypnose permet aussi de réguler les réactions aux stimuli dans l'instant en programmant certaines attitudes et comportements adaptés, qui permettent de se protéger tout en communiquant clairement ses besoins à l'entourage. C'est dans le respect dans sa sensibilité et le respect de l'autre par la communication que l'hypersensible cesse d'être un "alien susceptible" aux yeux des autres. Enfin aux yeux de certains autres, il y aura toujours ceux qui ne chercheront pas à comprendre. On ne peut pas plaire à tout le monde et ça aussi c'est plus difficile à accepter pour l'hypersensible, mais l'acceptation se travaille.
La pensée en arborescence: un cerveau très actif qui établit rapidement des liens entre les choses et et qui attribue à chaque pensée un grand nombre de possibilités. L'hypersensible peut parfois être submergé par cet afflux créatif de possibilités et peut avoir du mal à prioriser les choses selon un ordre d'importance. En conséquence, elle peut figer devant cette panoplie de choix produits par son cerveau, ne sachant plus comment avancer de façon linéaire. Cela peut donner une étudiante foisonnant d'idées mais complètement figer devant les consignes d'un examen. Ou encore un employé incapable de contribuer activement à une réunion tellement il est inondé d'idées créatives qu'il ne se sait pas prioriser et verbaliser. L'influx d'information peut faire monter le stress et les émotions déjà débordantes deviennent difficiles à gérer: Alors on est gêné, embarrassé de faire preuve de si peu de self-control, de balbutier, de transpirer, de paraître illogique, émotionnel, fou. Pourtant, cette créativité est un atout majeur dans toutes les circonstances: dans la vie personnelle avec le conjoint, les enfants, les amis, au travail. Il s'agit encore d'apprendre à la canaliser: respirer, bouger, ramener le focus dans le moment présent, sur une chose, pour trouver le fil d'Ariane qui mène à la prochaine action. Et pas à pas, nous les hypersensibles, trouvons la bonne manière d'exprimer la vie fascinante qui grouille en nous. L'hypnose est un moyen excellent pour développer cette présence à soi, pour créer une alliance fertile et fiable avec nos parties inconscientes qui nourrissent notre esprit de tant de possibilités et de nouveautés.
L'hyper-émotionnalité: L'hypersensible ressent les émotions à 200%. Ses propres émotions sont comme des vagues puissantes qui déclenchent un déferlante de sensations corporelles, de vibrations, de hauts de coeur, de picotements, de fourmillements, de coup de chaud, de coup de froid. Difficile de paraitre placide dans une discussion quand une telle vague nous traverse, tout comme il est difficile de ne pas hurler dans un wagon de montagnes russes. Nous essayons d'imiter nos semblables plus "normaux, rationnels et cartésiens" en contenant cette énergie émotionnelle qui pousse à sortir, mais souvent c'est un pari perdu d'avance, et c'est très bien comme ça. Notre société veut produire des automates contrôlables, dociles et prévisibles pour ne surtout pas mettre en péril un sytème de productivité et de domination bien huilé: c'était sans compter sur les hyper-sensibles, ces rebelles sacrés du corps et des émotions. L'hypersensible se juge de sa nature émotionnelle, tellement la société la condamne subtilement da sa naissance à sa mort. Plus il la juge, plus ces réactions émotionnelles sortent de manière violente et incontrôlée. Il y a ici un double travail à faire: la digestion des traumas et l'acceptation. Qu'elle partie de mon émotionnalité appartient à des réactions aux traumas de mon passé et peut donc être digérée avec l'aide d'un(e) thérapeute? Ce travail fait baisser la réaction aux déclencheurs (triggers) et nous aide à avoir des relations beaucoup plus apaisées et plus de self-control dans des situations habituellement chargées de stress. Qu'elle partie est une réaction "normale", mais amplifiée dû à ma nature à fleur de peau, à la vie en moi et autour de moi. Epurées de leur charge du passé, les émotions sont des guides indispensables pour naviguer cette existence terrestre: la colère me pousse à mettre des limites et à me positionner, la tristesse m'invite à me décharger, la peur me pousse à être vigilante, le joie me pousse à m'étendre et à me relier aux autres.
L'empathie: Ici, il existe plusieurs degrés de sensibilité. Au début, il y a l'empathie mentale qui est la capacité à se mettre à la place de quelqu'un par la pensée sans résonance particulière de cette empathie dans le corps. Ensuite, il y a l'empathie émotionnelle qui est la capacité à entrer en résonance avec l'état émotionnel de notre interlocuteur. Puis, on appelle hyper-empathie la capacité à ressentir les sensations physiques d'une autre personne à l'endroit exacte où elle les ressens. L'hyper-empathe peut ressentir un mal de ventre, de hanches, de tête qui ne lui appartient pas. Cette dernière variété d'hypersensibilité se prête bien pour devenir guérisseur de tout genre.
L'empathie est en général se qui chagrine le plus les hypersensibles, surtout quand on ne sait pas ce qui nous arrive. C'est très déconcertant et parfois très douloureux de ressentir les émotions et les sensations des autres sans savoir qu'elles ne nous appartiennent pas.
L'hypnose peut aider à conscientiser et à optimiser cette capacité en utilisant la respiration pour transmuter l'énergie, l'imaginaire pour se protéger et s'enraciner, la présence pour discerner ce qui m'appartient de ce qui est à l'autre. Il faut savoir que la présence est en général la meilleure façon de se protéger. Plus je me connais, plus je suis dans mon corps, plus je sais ce qui est à moi. Plus je suis perdu dans mes pensées, plus ma nature poreuse laisse entrer toute sorte d'énergies extérieures. La plupart des hypersensibles ont du mal à être vraiment dans leur corps au début, ils y trouvent des douleurs liées à des traumas, c'est inconfortable. C'est vital que l'hypersensible se ré-approprie son corps, grâce au yoga, à l'hypnose, à la danse, au sport, aux arts martiaux peu importe. Son corps est son instrument, comme un instrument de musique, il doit être utilisé, accordé, soigné. Les intelligences sub-conscientes telles que l'intuition et l'instinct se ressentent dans le corps. L'hypersensible qui n'habite pas son corps n'est pas connecté à sa puissance personnelle et il subit sa sensibilité plus qu'autre chose. Pour que l'hypersensible prenne sa place et déploie toute la richesse de son talent dont le monde à tellement besoin, il doit:
Pour que l'hypersensible prenne sa place et déploie toute la richesse de son talent dont le monde à tellement besoin, il doit donc:
- Guérir les traumas du passé pour épurer son émotionnalité et devenir plus présent
- Cultiver la présence dans son corps pour affiner son sens de l'instinct et de l'intuition
- Mettre en place une écologie pour se préserver: sommeil, alimentation, solitude, temps libre pour la création et l'expression de soi, liens amicaux sains, contact régulier avec la nature.
- Travailler sa puissance personnelle: 3ème chakra pour les yogis (manipura). Un mantra excellent pour les hypersensibles qui peut paraitre abhérent pour les autres: "il n'y a pas d'énergie plus puissante que moi". À répéter avant d'aller dans les groupes, les foules, tout lieu où la tendance serait de se laisser submerger par l'énergie des autres.
ll y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce fabuleux pouvoir qu'est l'hypersensibilité. Pour beaucoup plus d'informations, regardez les videos ici:
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